Deux Angevins natifs de Louerre, Noël Robichon licencié à l’AS
Martigné-Briand et Bruno Charbonnier président de Brissac Loire
Aubance Athlétisme, sont partis dimanche vers l’île de la
Réunion ou ils participeront à partir de jeudi prochain au trail XXL
« La diagonale des fous », une des courses les plus difficiles au
monde, longue de 160 km avec un dénivelé positif de 9 400 m.
Ils seront donc parmi les 2 800 participants d’au moins 20
nationalités différentes qui traverseront l’île du Sud Est au Nord-
Ouest. Lors de la dernière édition en 2019, la course avait été
gagnée par un français qui avait bouclé le parcours en moins de
24 heures. Ils nous font part de leurs motivations :
Qu’est ce qui vous a amenés à participer à cette compétition ?
NR : « En ce qui me concerne, c’est un aboutissement après 27
ans de courses à pied. J’ai commencé à courir en 1994 avec un
premier semi-marathon à Martigné et un premier marathon en
1997 à La Rochelle. Dans les deux cas, j’avais pris beaucoup de plaisir.
Faire la diagonale des fous à 67 ans c’est la cerise sur le gâteau et
je serais sans doute au nombre des plus âgés ! ».
BC : « Pour moi, c’est un peu différent car j’ai déjà fait cette
course en 2010 et je m’étais mis un rendez-vous dans 10 ans et
c’est cette semaine… ».
Avez-vous l’expérience pour affronter un parcours aussi exigeant
?
NR : « La distance la plus longue que j’ai courue est un 100 km
et j’ai fait 31 marathons dont beaucoup à l’étranger comme
Kingston en Jamaïque ou Marrakech au Maroc. Je suis endurant
mais ce sera une expérience nouvelle, on verra bien ».
BC : « Je suis un habitué de ce type de courses, les longs trails.
J’ai fait 6 fois l’Ultra Trail du mont Blanc, une course aussi très
dure. La diagonale des fous, course qui porte bien son nom, je
connais, mais rien n’est joué à l’avance car le corps à ses
exigences. Face à ce type d’efforts, l’humilité est de rigueur ».
La course à pied c’est aussi une histoire de copains ?
NR : « je pratique ce sport car un copain m’a invité un jour à
l’USAC et ça m’a plu tout de suite. J’étais physiquement fait pour
ça alors que je jouais au foot depuis tout jeune. Aujourd’hui, le
club, les copains, la famille ont participé à ma préparation : 4 000
km cette année avec beaucoup de dénivelés, usé plus de 4
paires de chaussures. Avoir fait ça avec eux, ce n’est que du
bonheur et je ne les remercierais jamais assez ».
BC : « Comme Nono, ce sont des copains du village qui m’ont
amené à la course à pied. L’amitié en course c’est très important
car le mental c’est 50 % de la réussite. J’ai souvenir d’un trail ou
nous nous sommes retrouvés à plusieurs pour terminer la
course, il y en avait toujours un pour soutenir les autres et
vaincre la fatigue. C’est une motivation supplémentaire d’être en
groupe même si chacun à sa façon de courir ».
Que faut-il faire avant une telle épreuve ?
BC : « Il faut habituer le corps et les jambes aux efforts prolongés,
faire beaucoup de dénivelés, un travail long, exigeant
avec 8 à 15 heures de course par semaine. À la Réunion, cette
course est dure car outre le dénivelé important, vous avez une
dizaine de microclimats sur le parcours, il peut y avoir 30° au
niveau de la mer et 0° autour de 2 000 m d’altitude. C’est dur à
gérer et 30 à 40 % des abandons sont dus à des problèmes
digestifs ».
Quelles sont vos ambitions ?
NR et BC : « Terminer la course bien sûr, il s’agit donc pour nous
de passer tous les contrôles horaires sur le parcours afin de ne
pas être éliminés. Nous devons donc boucler la course en moins
de 66 heures, délai maximal exigé ».
Article Courrier de l’Ouest du 21/10/21
Correspondant : ALLARD Jean
